Énorme coup de cœur pour les poèmes et les textes d’Hollie McNish regroupés dans le recueil « Je souhaite seulement que tu fasses quelque chose de toi ». J’ai découvert et adoré l’humour, la liberté et les mots justes et percutants de cette autrice britannique.
Elle parle d’être une fille et d’en élever une dans une société patriarcale et souvent hypocrite, de vulve, de funérailles, de peurs, de colères, de porno, de s’endormir en cuillère avec l’homme qu’on aime, d’un inconnu qui presse sa cuisse contre la sienne dans le métro, d’une grand-mère qui lui manque, de premières fois, de règles et d’accouchement. Des histoires personnelles qui nourrissent une réflexion plus globale parce que c’est en fait toute la vie qui se niche dans ces chapitres intitulés Grandir, Parentalité, Masturbation ou encore Sang.
Ses phrases rebondissent en rimes, allitérations, dissonances, sa langue se fait tantôt raffinée tantôt crue, de la littérature pour explorer le quotidien, la parentalité, le sexe ou la mort. Et si je dis « littérature », ce n’est pas parce que je doute que cela en soit mais parce que je pense à un magnifique ouvrage collectif que j’ai dévoré récemment : Être mère (sept autrices y parlent de maternité). Julia Kerninon y écrit : »En nous efforçant de faire entrer la maternité en littérature, nous lui donnons, j’espère, la place qu’elle mérite dans la réalité. Nos peurs, nos réflexions, nos déchirures ont droit de cité au sein des livres. Nous ne sommes peut-être que la moitié de l’humanité, mais nous l’avons créée toute entière ».
C’est en pensant à ces mots que j’ai choisi l’extrait de cet épisode.
Comédienne, co-directrice artistique du collectif Lilalune etc, Marie-Emilie s’intéresse particulièrement à la question des femmes dans son travail scénique. Peut-être parce qu’elle a étudié le journalisme et qu’elle voit tout texte comme une matière vivante, elle a également initié des « lectures citoyennes » : reflets de questionnements liés à un thème d’actualité, assemblage de regards et de textes, menées à trois voix. La dernière en date s’appelait « Féministe, ta mère »! C’est donc tout naturellement que sa passion des mots et son engagement féministe l’ont menée à partager ses lectures sur Missives.