Moi qui ai un projet sur les relations mère-fille, j’ai dévoré (et adoré) le livre de Nadia Daam.
C’est une belle (et franchement drôle) déclaration d’amour à sa fille.
C’est l’histoire d’une mère qui invite sa fille à trouver et occuper sa place. La sienne, librement. Même si parfois c’est douloureux pour elle. Et je crois qu’il n’y a pas plus beau message/cadeau à faire à son enfant qui devient adulte. C’est surtout l’histoire de deux femmes qui grandissent ensemble et prennent soin l’une de l’autre.
Et, contrairement au titre, plus que sur sa « gosse » adolescente, c’est finalement sur son rôle de mère (et elle ne s’épargne pas) et sur leur relation que la journaliste s’attarde.
Avec beaucoup d’humour et de tendresse, Nadia Daam parle de transmission (et élever une fille, je m’en doute déjà, met parfois son féminisme à rude épreuve), elle évoque les contradictions multiples qui sont les siennes (mais qui nous parlent à tous et toutes), l’amour bien-sûr, les peurs, les injonctions contradictoires, sa propre histoire familiale (un de mes passages préférés évoque les transfuges de classe). Et puis, elle qui a élevé sa fille quasiment seule, elle donne une voix à la famille monoparentale (si nombreuse dans les chiffres, si peu représentée dans les faits à part quand on parle des difficultés des mères célibataires).
Bref, les pages se tournent vite et leurs mots font du bien.
Comédienne, co-directrice artistique du collectif Lilalune etc, Marie-Emilie s’intéresse particulièrement à la question des femmes dans son travail scénique. Peut-être parce qu’elle a étudié le journalisme et qu’elle voit tout texte comme une matière vivante, elle a également initié des « lectures citoyennes » : reflets de questionnements liés à un thème d’actualité, assemblage de regards et de textes, menées à trois voix. La dernière en date s’appelait « Féministe, ta mère »! C’est donc tout naturellement que sa passion des mots et son engagement féministe l’ont menée à partager ses lectures sur Missives.