Missives en écoute #34 Toucher la terre ferme de Julia Kerninon

Entre nos lignes, la capsule sonore et littéraire de notre rubrique Missives en écoute se transforme en podcast, disponible sur la plupart des plateformes d’écoute et sur Acast : https://shows.acast.com/entre-nos-lignes

Entre nos lignes, c’est une dose de pensées inspirantes et engagées, proposées selon l’humeur ou l’actualité, quelques lignes d’un auteur ou d’une autrice lues par la comédienne Marie-Émilie Michel.

Une lecture sans commentaire où seuls comptent les mots.

Entre nos lignes donne à entendre des extraits de romans mais aussi de la poésie, des essais, de la nouveauté comme du classique mais des livres toujours osés et féministes, au sens large !

Ce court récit intime et sensible de Julia Kerninon est de toute beauté.
Chaque mot a résonné en moi avec force et justesse.
C’est à la fois une déclaration d’amour et d’indépendance.
Elle dit à merveille la liberté, le sentiment amoureux, le désir, les moments de vie joyeux ou tristes qui l’ont construite et conduite là : à devenir une mère et à rester cette femme qui écrit, qui crée, qui ne perd pas ce qui l’anime.
Et si Julia Kerninon finit par toucher la terre ferme, sa plume provoque un véritable raz de marée dans le cœur.

J’ai eu beaucoup de mal à en choisir des extraits à lire.
Elle dit si bien aussi comment les livres peuvent être salvateurs, protecteurs, pour bâtir son identité. L’autrice convoque entre autres, ceux de Rainer Maria Rilke ou William Faulkner en incluant des citations comme autant de mantras à lire entre les lignes. 

En bonus, ces phrases du livre qui résument Toucher la terre ferme :


« J’ai compris qu’il n’y aurait pas de retour, seulement des échappées. Que pour la première fois j’avais vraiment pris une décision. Debout dans le noir, sous les étoiles, j’ai pensé que je pourrais faire face à ça. J’étais perdue, mais pas dépourvue. Les livres que j’avais lus, ce seraient eux qui me sauveraient, qui me protégeraient. Les livres qui m’avaient faite, et tout ce qui s’était passé, tout ce que j’avais aimé, resté intact dans ma mémoire, armes et bagages, brindilles, murmures, balbutiements, sédiments formant mon histoire et mon identité.»