Le festival Dangereuses Lectrices aura lieu à Rennes ce week-end. Ce sera une grande première, avec des rendez-vous très alléchants.
Le festival Dangereuses Lectrices se présente sous forme d’espace autour des écrits de femmes, des écrits féministes, à travers leurs auteur·rice·s et leurs lecteur·rice·s. Il croit
en l’écriture et la lecture comme deux activités fondamentalement émancipatrices pour toutes et tous.
Pour sa première édition, le festival s’intéressera à la figure de la sorcière en littérature. Femme en marge, en butte à
la haine des hommes, la sorcière est celle qui, par son pouvoir et sa liberté, effraie autant qu’elle séduit. Figure proto-féministe à la sexualité souvent perçue comme trop libre, la sorcière a été investie par les mouvements féministes comme un symbole de la femme rebelle à l’autorité, impossible à contraindre dans un système rigide, libre, et surtout dangereuse. Féministes, toutes sorcières ?
Voici le programme :
Samedi 28 Septembre
Soucougnan, Sukunabe, deum : transversalité de la figure de la sorcière dans la diaspora africaine, par Laura Nsafou – 14h –
Laura Nsafou, écrivaine (Comme un million de papillon noirs, Cambourakis) et blogueuse afroféministe, aborde sur son blog Mrs Roots les questions relatives à l’afroféminisme en France et la visibilité des littératures afro. Pour Dangereuses Lectrices, elle aborde la figure de la sorcière dans la diaspora africaine au cours d’une conférence.
Être sorcière aujourd’hui, table ronde avec Camille Ducellier, Diglee et Taous Merakchi / Jack Parker -15h15 –
Camille Ducellier, artiste multimédia (Sorcières mes sœurs, le Guide pratique du féminisme divinatoire), Diglee, illustratrice et romancière, et Taous Merakchi, chroniqueuse et blogueuse (newsletter Witch please), autrices à quatre mains d’un grimoire de sorcellerie moderne, dialogueront autour du retour en grâce de l’image de la sorcière, et ce qu’elle peut apporter au féminisme contemporain. Table ronde modérée par Justine Caurant.
Des femmes et des balais, les sorcières dans l’histoire, des procès au symbole féministe, par Fanny Bugnon – 16h30 –
Fanny Bugnon, maîtresse de conférence en Histoire et études de Genre à l’Université Rennes 2, coordinatrice notamment de l’exposition Présumées coupables, propose dans cette conférence un retour sur la figure de la sorcière à travers l’histoire, pour mieux comprendre d’où nous vient cette puissante image récupérée par le féminisme comme ses détracteurs.
Lectures de Lizzie Crowddager – 18h –
Lizzie Crowddager écrit ce qu’elle aimerait lire : “On retrouve, en général, des choses comme des bikeuses vampiriques, des sorcières en camion, des flingues et des explosions ; et elles parlent aussi de féminisme, d’homosexualité, de transidentité, de lutte des classes, etc. Bref, des fictions avec des héroïnes lesbiennes, souvent un peu punks, qui font tout péter.”
À travers cette lecture, elle nous fait découvrir son univers.
Le procès de Péronne, Cie L’Intruse (théâtre) – 19h –
1679. Péronne Goguillon est condamnée au bûcher pour crime de sorcellerie. Comme elle, entre le XVIe et le XVIIIe siècle, des milliers de femmes, le plus souvent pauvres ou paysannes, sont accusées de pactiser avec le diable. Deux comédiennes se partagent l’interprétation de l’ensemble des différents personnages impliqués dans le procès. À l’heure où une grave crise économique, politique et militaire frappe l’Europe, l’histoire de Péronne Goguillon nous montre comment les femmes furent l’instrument de répression nécessaire à la société capitaliste grandissante.
Petra Pied de Biche (French cold groove) – 21h –
Air chaud et froid. Solo sans guitare. Les chansons sont savoureuses, mais ne se mangent pas ; elles peuvent laisser un goût amer…
Nate et Jojo (Dj Set) – 22h –
Pour finir la journée en beauté, place à Nate et Jojo, qui cachent bien leur jeu derrière ce pseudo tout droit sorti de la BD franco- belge 70’s. Rythmes cadencés et explosifs, leurs collages énergiques vous embarqueront dans une transe psychédélique.
Dimanche 29 Septembre
Grimoire de sorcellerie moderne Lecture de Diglee et Taous Merakchi – 13h15 –
En avant-première, Taous Merakchi et Diglee liront quelques pages de leur Grimoire de sorcellerie moderne (Éditions Pygmalion), avant sa parution mi-octobre.
La figure de la sorcière dans la fiction – Table-ronde avec Marianne Closson, Tarmasz et Lizzie Crowddager – 14h –
Marianne Closson, Maîtresse de conférences à l’Université d’Artois, en littérature française du XVIe siècle, a travaillé sur la figure de la sorcière en littérature. Elle échangera avec Tarmasz, tatoueuse et bédéaste, dont la dernière bande-dessinée, Alma (Édition Même pas mal), sera présentée au festival, et avec Lizzie Crowddager, dont les romans mettent en scènes sorcières, vampires et féminisme. Table ronde modérée par Justine Caurant.
Scène ouverte – 15h30 –
À l’issue de l’atelier d’écriture, les participantes liront les textes qu’elles auront rédigés.
Dangereuses autrices ? Histoire
de la masculinisation de la
langue, conférence d’Eliane
Viennot, avec H/F Bretagne
– 16h30 –
Personne ne trouve bizarres les mots actrice, auditrice, lectrice, spectatrice… En revanche, le mot autrice « arrache les oreilles », à entendre certaines personnes. Mais qui sait qu’amatrice, compositrice, traductrice étaient au 19e siècle tout aussi redoutés pour le mal aux oreilles ? Tous ces mots ont des siècles d’existence, comme tous ceux qui, appartenant à d’autres domaines d’excellence, ont été condamnés (avocate, médecine, romancière…). La conférence montrera que la masculinisation du français fut une réponse à l’avancée des femmes sur les terrains que les hommes estimaient leurs chasses-gardées, et qu’elle a touché bien d’autres domaines que le vocabulaire des activités.
La forêt sacrée, film documentaire de Camille Sarret
– 18h –
Martha Diomandé a été excisée à l’âge de 8 ans dans la « forêt sacrée ». Née en Côte d’Ivoire, fille et petite-fille d’exciseuses, elle ne pouvait y échapper. Danseuse et chorégraphe, elle vit aujourd’hui en France, et a décidé de prendre le contrepied de cet héritage en s’engageant dans un combat pour convaincre les femmes de son village natal d’abandonner l’excision. Un combat social et politique, mais aussi intime et familial.
La projection sera suivie d’un échange.
Ateliers
Atelier d’écriture créative par Ann-Lys Bourgognon [complet] – Samedi & Dimanche 11h –
Sur la thématique de la sorcière, au cœur du festival, les participantes se verront donner les bases de l’écriture créative a n de produire, sur deux sessions, un texte qui sera à découvrir dimanche 29 septembre pendant le festival.
Maudire le patriarcat sur 13 générations, initiation à la sorcellerie moderne et féministe, par Camille Ducellier [complet] – Dimanche 14h –
Basé sur son ouvrage Le guide du féminisme divinatoire (Édition Cambourakis), Camille Ducellier propose un atelier qui permettra à ses participantes de faire leurs premiers pas dans le monde de la sorcellerie féministe moderne.
Débusquer le sexisme dans la
littérature jeunesse par Rozenn
Moro, BinOcles [complet]
– Dimanche 10h –
Rozenn Moro donne aux parents (et aux autres !) les clés pour choisir avec leurs enfants des livres qui véhiculent un message d’égalité, et des conseils inculqués simplement à travers la lecture, les principes d’égalité.
Dédicaces
La librairie La Nuit des Temps vous proposera des temps de dédicaces avec les autrices intervenantes.
Diglee & Taous Merakchi Samedi – 17h à 18h30 Dimanche – 10h30 à 11h30
Camille ducellier Samedi – 13h30 à 14h30 Dimanche – 10h30 à 11h30
Tarmasz Samedi – 14h à 16h30 Dimanche – 16h30 à 18h
Lizzie Crowdagger Samedi – 15h30 à 17h Dimanche – 11h30 à 12h30
Laura Nsafou Samedi – 16h à 17h
Éliane Viennot avec h/f Bretagne Dimanche – 15h à 15h30 18h à 18h30
Infos pratiques
Petite restauration – Dimanche 11h-13h –
Les Ateliers du Vent vous proposent une petite restauration façon snack le dimanche midi. Réservation : 02 30 96 42 77
Lieu
Les Ateliers du Vent
59 rue Alexandre Duval
35000 Rennes
Bus 9 ou Vélostar arrêt Voltaire
Contacts
www.dangereuseslectrices.org Facebook et Instagram : Dangereuses Lectrices contact@dangereuseslectrices.org
Éveillée au féminisme – entre autres – par Simone de Beauvoir, énervée par les inégalités et le sexisme insidieux, apaisée par les livres et motivée par la réflexion, elle a créé ce site. Car lire, c’est bien mais partager ses lectures, c’est encore mieux.