En janvier, qu’est-ce qu’on lit !

La fille qui ne voulait pas se taire de Abi Daré (Harper Collins)

Celle qui ne veut pas se taire, c’est Adumni, une jeune Nigériane de 14 ans vendue par son père à un homme âgé dont elle devient la troisième épouse. Plongée dans le Nigéria comme dans la tête de cette jeune femme bien décidée à ne pas être réduite au silence malgré la violence et les obstacles, ce premier roman passionnant touche au cœur.

Et pour découvrir un autre roman magnifique d’une autre autrice nigériane, rdv là.

Le mauvais rôle de Flore Montoyat (Harper Collins)

Chloé est rapporteur à la Cour Nationale du Droit d’Asile et présente au juge les dossiers des réfugié.e.s sans pouvoir décider de leur sort. Chloé a le mauvais rôle ; elle doit faire face à des récits à la violence insoutenable sans se laisser complètement consumer. L’autrice, Flore Montoyat, s’est inspirée de sa propre expérience pour livrer ce récit bouleversant qui questionne les failles et les limites d’un système d’accueil chancelant autant que notre propre humanité.  En filigrane, il y a cette question : comment faire face à l’indicible et à l’injustice ? Saisissant.

Mal entendus de Nina Fasciaux (Payot)

Au moment où Meta décide d’arrêter le fact-checking sur ses réseaux sociaux, où Bolloré fait de son investissement dans les médias un tremplin pour l’extrême-droite et où le roi des fake news s’apprête à devenir à nouveau président des Etats-Unis, voici un essai aussi accessible qu’indispensable pour comprendre l’information et la polarisation des débats au sein de nos démocraties.

Cui-cui de Juliet Drouar (Seuil)

Avec ce roman déstabilisant, fort et percutant, Juliet Drouar dit la violence de la vie au collège, les métamorphoses de l’adolescence, l’éveil à la politique et à l’engagement, la difficulté de dire l’inceste dans une langue singulière, audacieuse et résolument actuelle.

Les bouchères de Sophie Demange (l’Iconoclaste)

Trois bouchères badass. Une histoire de vengeance et de sororité à mi-chemin entre Dexter dans une version 100% féminine et Boulevard de la Mort. Des chapitres finement tranchés. Voilà la recette de ce roman qui taille en pièces le patriarcat et se dévore rapidement !

Époque de Laura Poggioli (L’Iconoclaste)

Dans son nouveau roman (pour un extrait du précédent c’est ici), Laura Poggioli navigue entre un service d’addictologie pour ados et le souvenir d’une liaison de l’héroïne avec un médecin réputé pour questionner notre addiction aux écrans, la collecte des données personnelles ou encore le harcèlement en ligne.

Troublant et vraiment pertinent.

Et caetera

Dans les sorties de cette rentrée, on guette aussi Patronyme de Vanessa Springora (Grasset), Le secret des mères de Sophie de Baere (JC Lattès), Le ciel est mon drapeau de Vidya Narine (Les Avrils), La Mystification Patriarcale de Francine Sporenda (éditions LIbre) et pour de la poésie Nous vous parlons d’amour de Jeanne Benameur (éditions Bruno Doucey) ou encore en littérature jeunesse Le ciel de Joy de Sophie Adriansen qui sort à l’occasion des 50 ans de la Loi Veil (pour écouter un autre texte de l’autrice, l’épisode 19 d’Entre Nos Lignes consacré à son roman Linea Nigra)